Réflexions sur les personnes abandonnant les cours de yoga
Publié le 19 Septembre 2015
J'aimerais avoir les avis des enseignants de yoga, sur le fait que les élèves ne soient pas assidus ou arrêtent totalement de venir aux cours avant la fin de l'année. J'avais déjà évoqué cette question ici.
(Je donnes des cours depuis trois ans et fini l'École depuis un an, je me sens parfois seule avec mes questionnements).
Chaque année c'est pareil. En septembre, les salles sont remplies de bonnes volontés. Vers Noël, une baisse de fréquentation se fait déjà sentir et celle-ci continue de décliner pour arriver, au mois de mai, à un effectif de 20%. Il ne reste que le "noyau dur" qui sont des personnes qui pratiquent le yoga, pour la plupart, depuis de nombreuses années. Les plus assidus, (de ce que j'ai pu observer dans mes cours) sont les personnes retraitées qui viennent le matin et celles en activité qui ont cours à 18h30. Le cours le plus déserté est celui de 15h30 où sont mélangés les retraités et les personnes plus jeunes sans activité professionnelle.
Cette constatation n'est pas juste le fait du yoga puisque dans les associations les plus diverses, on retrouve la même tendance. Ce qui me rassure que cette attitude ne vient généralement pas de l'enseignant ou de l'animateur.
Si j'en parle, c'est que je vois le yoga comme une méthode de travail sur soi et donc de transformation. Venir une heure par semaine est déjà très peu, alors que dire d'une ou deux fois en l'espace d'un mois? Le résultat sera peut-être juste une détente momentanée.
Parmi ceux qui ont essayé et qui ont abandonné, j'ai pu entendre que ces personnes s'ennuyaient. J'en déduis qu'elles s'attendent à travailler uniquement sur le corps physique et ne sont pas prêtes à l'immobilité dans les postures et les respirations pour expérimenter la conscience de soi. Regarder l'intérieur d'elles mêmes est peut-être dérangeant, voire angoissant. Nous sommes également dans une société où tout doit aller vite, où il faut un résultat immédiat et où le yoga est devenu un produit de consommation comme un autre.
J'en déduis -et bien sur, je ne peux que me référer à ma propre expérience- que pour un grand nombre, il est difficile de persévérer sur un tapis de yoga s'il n'a pas déjà, au fond, intégré les prémices d'une connaissance des yama et niyama, ou d'une tout autre philosophie s'en approchant, ou d'avoir connu certains états de présence intense.